L’Accordéon
Historique
Inventé vers 1830 en Autriche, l’accordéon n’est apparu en Bretagne que vers la fin du 19ème siècle, grâce à son emploi dans les milieux marins, ports et bateaux. Mais sa pénétration a été fulgurante car il présentait beaucoup d’avantages par rapport aux autres instruments : Son prix était abordable car la production était devenue massive.
Sa technique était relativement simple à acquérir pour un débutant (notes et accords sont préétablis)
Sa mise en œuvre par un seul musicien, sans l’usage de la bouche, permettait une animation appréciée dans les festivités (bals et noces)
Sa palette sonore et harmonique étendue a rendue aisée l’ « acclimatation » de nombreuses danses de toutes origines européennes, bien que provoquant parfois de fortes oppositions des agents culturels voire religieux plus traditionalistes.
Constitution
Un accordéon est constitué :
- d’un clavier droit ou l’on joue en général la ligne mélodique,
- d’un soufflet,
- d'une machinerie générant l’air qui passe dans des sortes d’harmonicas où le son est produit grâce à la mise en vibration de lames métalliques
- d’un clavier gauche comportant un certain nombre de boutons produisant des sons de basses ou d’accords (majeurs, mineurs, 7èmes, diminués,…)
Les différents types d’accordéons :
Les accordéons peuvent être classés selon :
Le maniement du soufflet :
Les accordéons diatoniques produisent un son différent quand on tire ou pousse le soufflet
Ce sont ceux qui ont été introduits les premiers et gardent une place prépondérante dans la musique bretonne car le maniement du soufflet donne un rythme propice à l’accompagnement des danses. Les accords de la main gauche sont parfois limités et occasionnent des dissonances qui ont été intégrées dans la façon de jouer et même développées dans les techniques récentes
Les accordéons chromatiques produisent le même son, que l’on tire ou que l’on pousse. Le rythme poussé tiré peut être reproduit mais avec une technique à acquérir. L’avantage du chromatique réside dans sa capacité à s’adapter à toutes les tonalités et d’avoir à sa disposition des possibilités d’accompagnement généralement supérieures (même si on les utilise peu en musique traditionnelle
Le clavier droit est constitué de boutons placés sur un ou plusieurs rangs, ou de touches « piano ».
La technique est, bien sur, très différente.
La plupart des accordéons ont à leur disposition différents registres permettant de varier la palette sonore (par exemple son flûte ou son bandonéon…)
Conclusion
L’accordéon, tantôt décrié comme instrument diabolique (bouez an diaoul = la boite du diable) ou dévalorisé par son emploi dans des musiques mal servies est, grâce à l’arrivée de nombreux jeunes musiciens talentueux et éclectiques, en train de regagner des lettres noblesse.